Qu’est-ce qu’une émotion ?

« Toute émotion est le fruit d’une lecture personnelle de la réalité » – Bernard Rimé

Un état affectif essentiel difficile à définir

« Les émotions sont l’une des facettes centrales de la psyché » 
« Aucune définition de ce qu’est une émotion ne fait totalement consensus »

– Gross et Feldman-Barett, 2011

« Beaucoup pense qu’il est difficile de donner une définition claire et précise de l’émotion […] Le concept recouvre une multitude de phénomènes que le sens commun a regroupés dans une large catégorie […] ces phénomènes peuvent comprendre une sentimentalité romantique à la lecture d’une histoire d’amour, une crise de colère explosive ou un rougissement lors d’une prise de parole en public […] Les émotions sont en effet constituées d’un ensemble de processus [ou facettes] plus ou moins coordonnés et plus ou moins présents selon la nature de l’émotion » (P. PHILIPPOT, 2007, p.1 et 2).

« De toute évidence, les phénomènes émotionnels recouvrent un ensemble impressionnant de processus. En fait, l’émotion mobilise la totalité de l’individu, sous toutes ses facettes, et ce pour l’aider à répondre au mieux aux défis posés par ses interactions avec l’environnement. L’émotion est un merveilleux héritage qui nous permet des réponses quasi immédiates et hautement organisées dans toutes situations ayant une pertinence pour notre identité et les buts que nous poursuivons. Les émotions sont donc fondamentalement adaptatives » (P. PHILIPPOT, 2007, p.51).

Un tronc commun en sciences psychologiques

« Plusieurs théories coexistent et s’influencent » – Scherer, 2010

Il existe ainsi de nombreuses approches des caractéristiques, des causes, des conséquences et des fonctions des émotions en sciences humaines et sociale. Chaque discipline développe l’étude de l’émotion selon la perspective de son propre champ (la philosophie, l’économie, l’histoire, la littérature, l’anthropologie, la sociologie et bien d’autres encore). Ces multiples modélisations s’appuient sur les fondements de la psychologie contemporaine des émotions.

« Trois grands courants de pensée concurrents mais surtout complémentaires se sont développés dans l’étude psychologique des émotions au long du vingtième siècle […] [:]

  • le courant biologique […] ;
  • l’étude physiologique de l’émotion […] ;
  • l’étude des processus cognitifs […].

Même si les positions théoriques défendues par ces différents courants seront en opposition sur des points particuliers, les axes d’investigation qu’ils ont développés sont bien davantage complémentaires que concurrents […] [Ils expriment] un ensemble de référents qui constituent la culture commune des chercheurs – ce que tout le monde sait » (B. RIMÉ, 2019, pp.2 et 3).

Pour en savoir plus, lisez l’article : « Les fondements de la psychologie contemporaine des émotions » (PDF infra).

« En bref » : les principales caractéristiques des émotions

« Définir une émotion n’est [donc] pas une tâche facile puisqu’il s’agit de caractériser à l’aide de mots des manifestations qui associent une expérience mentale, et donc subjective par essence, à des manifestations corporelles et physiques essentiellement ressenties. En outre, bien que le concept d’émotion soit l’objet d’une connaissance populaire et universelle, il reste très approximativement défini puisqu’il couvre un champ sémantique vaste et mal délimité […]

Il n’y a pas de définition univoque du concept d’émotion mais il est important de relever qu’il s’agit d’un processus cérébral à plusieurs composantes, qui peut être déclenché par des afférences internes ou externes et qui s’exprime sur différents axes. On peut en tout cas retenir l’émotion en tant que sentiment  [qu’une tendance à l’action] intime et subjectif[ve] qui correspond à une expérience cérébrale : l’individu peut éprouver toute une série d’émotion. Mais l’émotion est également un état d’éveil physiologique. Les états émotionnels s’accompagnent en effet de toute une gamme de réactions corporelles viscérales et autonomes (modification de la fréquence cardiaques, de la réactivité capillaire cutanée, sensation de constriction œsophagienne, etc.). Finalement, les émotions se traduisent par des comportements tels que la défense ou l’attaque ainsi que par une expression motrice (mimique, gestuelle, prosodie, vocalisation, etc.). Il faut encore savoir qu’une émotion est un état de courte durée qui se caractérise par une interruption soudaine et momentanée de l’équilibre affectif. Pour des états affectifs plus durables, on parlera de sentiments. » (Adapté de F. Stauh, et. alli, 2002, pp. 345 et 346)

Bibliographie